Depuis plusieurs années (cela a commencé avec la lecture de Dare to lead de Brené Brown, chercheuse en sciences sociales à l’université de Houston) j’explore le thème de l’authenticité et de la sincérité.
Après m’être rendue compte de tous les endroits d’évitements présents dans ma vie professionnelle et personnelle, j’ai posé une intention forte de sincérité radicale, avec moi-même et les autres.
Cette édition de Construire des Ponts est consacré à ce thème, que j’explore* avec beaucoup de joie en ce moment, que ça soit autour de sujets professionnels, politiques ou autres.
3 raisons que je vois à explorer cette compétence :
Créer une culture collective de dialogue réel, où chacun.e peut s’exprimer sur ses réelles opinions, besoins, peurs => pour que ça participe à créer une société qui prend en compte les besoins de tous et toutes ;
Gagner en efficacité dans nos collaborations : plus nous partageons nos pièces du puzzle (prismes, opinions, faits, idées, ressentis…) liées à une situation, plus nous pouvons ensemble construire un puzzle, plutôt que de construire en partant d’hypothèses ;
Sortir des polarités : s’ouvrir réellement à l’autre c’est donner à voir toutes les nuances de l’expérience humaine (au lieu de généraliser), et c’est construire un monde en milliers de nuances de couleurs plutôt qu’un monde “noir / blanc” ou trop polarisé (j’ai d’ailleurs enregistré une interview à ce thème à ce lien)
*explorer : verbe pour décrire un état de recherche, d’expérimentation, d’échecs et de tests joyeux et parfois maladroits.
Bon mardi !
💡 Le déclic de la semaine : sincérité radicale ne veut pas dire honnêteté brutale
Dans mes explorations, j’ai rencontré le livre de Kim Scott “En toute franchise”, qui m’a donné un éclairage motivant et inspirant sur ce qu’était la sincérité radicale et son importance.
Et la sincérité radicale est une combinaison de l’ouverture et du soin à la relation.
Ouverture : la capacité à se révéler, à partager les informations, à dire les choses.
Soin à la relation : amener du soin à la relation. Par exemple en soignant ses tournures de phrase, en aidant l’autre à se faire sentir important.e, compétent.e, apprécié.e pour qui il.elle est.
La sincérité radicale n’est donc pas :
L’honnêteté brutale 😤. Autrement dit, le moment où toutes les vérités, les plus crues, voire les plus blessantes, les histoires, peuvent ressortir, sans considérations pour l’autre, sans même se demander si c’est le bon moment pour l’autre de recevoir / écouter, ou sans se poser la question de l’impact de ce que l’on partage
Le manque de sincérité 🙄 , qui peut aussi être une forme de manipulation. Cela peut ressembler à une culture avec beaucoup de non-dits, de bruits de couloirs, de ragots.
L’empathie toxique 🤫 . Qui peut ressembler à une vérité que l’on sait mais qu’on ne dit pas pour ne pas blesser l’autre. Spoiler : dans une équipe, les informations finiront par se savoir, et le savoir 1 an après tout le monde n’est généralement pas ce qui crée le plus d’efficacité / le moins de ressentiment.
Source du schéma : le livre En toute franchise de Kim Scott. Titre original : Radical Candor.
🎒 L'outil de la semaine : la carte du jeu
Avant de commencer à partager tous azimuts, un outil que j’aime beaucoup est d’identifier les informations que je peux partager dans une situation.
Ces questions peuvent vous aider à faire un point individuel avec vous-mêmes sur ce que vous pourriez partager dans une situation, ou être un guide à une conversation d’équipe.
J’aime beaucoup ces questions pour élargir la palette de ce que je pourrais partager dans une situation. Car la réalité n’est jamais binaire (et surtout pas faits vs. émotions), c’est beaucoup plus complexe.
Faits (par exemple : nous avons dû décaler 2 fois la date du séminaire à 2 semaines d’intervalle à chaque fois, cela nous a coûté 5000 €)
Emotions (par exemple : je me sens en colère, frustrée, triste)
Ressentis (par exemple : j’ai la boule au ventre quand je pense à tel projet que nous devons faire, ou je me sens décontractée à l’idée du bilan avec ce lien)
Intention (par exemple : j’aimerais continuer à travailler avec ce client)
Intuition (par exemple : je sens qu’il faudrait changer quelque chose sur ce projet, mais je n’arrive pas à mettre le doigt sur quoi exactement)
Elan (par exemple : j’adorerais explorer un nouveau projet ensemble)
❓ La question de la semaine : avec qui aimerais-je cultiver ma sincérité radicale ?
L’idée n’est pas de passer d’un extrême à l’autre.
Je vois la sincérité radicale comme un muscle qui s’exerce plus ou moins facilement selon les relations.
Pour ma part, j’ai choisi de cultiver cette sincérité radicale avec les personnes avec lesquelles je travaille régulièrement, et notamment de chercher à plus m’ouvrir dans les relations professionnelles que j’ai depuis de longues dates où j’ai pu mettre des masques. Et avec les personnes que je rencontre plus récemment, où j’essaye d’installer cette sincérité radicale dès le début.
Les espaces où je cherche encore à gagner en sincérité radicale : les relations amicales et familiales de très long terme, où j’ai encore quelques couches à enlever.
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